La déforestation à Madagascar
Madagascar présente une biodiversité exceptionnellement riche : l’île contient environ 5% des espèces végétales et animales connues dans le monde. Cette diversité est due à la situation particulière de l’île : son isolement géographique ainsi que la diversité de ses reliefs et de ses climats ont favorisé le développement de très nombreuses espèces, souvent endémiques. Il est estimé qu’environ 12 000 espèces de plantes différentes poussent sur l’île, et 83% d’entre elles sont endémiques.
Douze millions d’hectares de forêts recouvrent Madagascar : on en retrouve des tropicales au Nord-Est de l’île, des épineuses dans le Sud, ainsi que des sèches dans l’Ouest. L’île abrite aussi des mangroves et de nombreuses prairies. Régulièrement, de nouvelles espèces sont d’ailleurs découvertes, prouvant le caractère exceptionnel de la faune et de la flore de l’île.
Les orchidées à Madagascar
Madagascar présente la plus grande variété au monde d’orchidées : environ 1 200 espèces sont présentes sur l’île, dont un millier lui est endémique. L’isolement géographique de l’île, qui s’est détachée de l’Afrique et de l’Inde il y a environ 160 millions d’années, a permis le développement d’écosystèmes particuliers tout en la protégeant des perturbateurs et des prédateurs extérieurs, notamment l’homme. Les orchidées s’épanouissent dans de nombreux climats, mais particulièrement dans les régions tropicales, où elles sont majoritairement épiphytes : elles utilisent d’autres plantes comme supports de croissance et développent des stratégies de survie en relation avec leur environnement proche pour s’adapter.
La déforestation à Madagascar
En cinquante ans, Madagascar a perdu environ 40% de ses surfaces forestières. L’île connaît une importante déforestation, notamment due à des causes économiques ; la population malgache est en effet l’une des plus pauvres au monde et l’exploitation forestière reste la seule source de revenus dans certaines régions du pays. Les forêts sont notamment décimées par la culture du riz ; les populations locales utilisent une méthode de culture sur brûlis appelée « tavy » qui est plus résistante que la riziculture classique, mais qui épuise les sols, qui sont laissés à l’abandon après quelques cycles d’exploitation. Les sols appauvris, devenus fragiles et sujets aux glissements de terrain, ne sont plus re-boisables, ce qui rend la déforestation définitive.
L’exploitation illégale de bois rares est également une des causes de la déforestation. Les bois précieux, comme l’ébène et le bois de rose, sont massivement coupés sur l’île pour alimenter les demandes croissantes du marché international, malgré les interdictions officielles de vente en 2010. Les cadences d’extraction sont trop rapides pour permettre aux arbres de se régénérer. De plus, l’île est très dépendante du bois en tant que combustible ; 90% de l’énergie produite à Madagascar provient des forêts. Cette surexploitation énergétique menace les ressources forestières de l’île ainsi que son indépendance énergétique.
Le réchauffement climatique
Peu industrialisée, l’île de Madagascar émet seulement 0,08% des gaz à effet de serre de la planète, mais subit les conséquences des émissions globales. Au-delà d’une augmentation de 1,5 degré Celsius, l’île ne sera plus capable d’absorber efficacement le carbone et les retombées néfastes sont nombreuses. Les catastrophes naturelles, notamment des cyclones et des feux de forêts, se multiplient ; mais les différents climats de l’île s’en voient aussi déréglés, notamment par le décalage de la saison des pluies, ce qui impacte la faune et la flore, très sensibles aux changements climatiques.