La déforestation dans le monde
La déforestation désigne le phénomène de régression des surfaces forestières et ce, de manière durable et irréversible. Au cours du vingtième siècle, la moitié des forêts mondiales a été détruite ; actuellement, ce sont près des deux-tiers des forêts qui sont concernées par ce phénomène. Les forêts tropicales sont aujourd’hui les plus touchées : celles d’Amazonie, d’Afrique équatoriale et d’Asie du Sud-Est (principalement Indonésie et Malaisie) sont les trois plus concernées. Au début du siècle, environ 4,3 millions d’hectares disparaissaient chaque année en Amérique du Sud ; le Brésil était le pays le plus destructeur de forêt, suivi par l’Indonésie, dont le taux de déforestation atteignait annuellement 2% du territoire. En Chine, en Australie, en Inde, mais aussi au Pérou et en Russie, le taux dedéforestation augmente chaque année.
Toutes les forêts n’ont pas toutes le même comportement. Si le phénomène de déforestation pure s’est aggravé dans certains pays, il s’est stabilisé en Amérique du Nord, et la forêt augmente même dans certains pays d’Europe de l’Ouest ou au Japon. Cependant, ces forêts se caractérisent par une biodiversité moindre, notamment à cause de l’artificialisation de ces forêts et de la fragmentation écologique, un phénomène causé par le passage de routes ou d’axes en travers de zones de biodiversité.
Les conséquences écologiques de la déforestation
La déforestation a de nombreuses conséquences néfastes sur l’environnement. La destruction de millions d’hectares entraîne inévitablement la disparition de l’habitat naturel de milliers d’espèces animales comme végétales, perturbant ainsi durablement l’équilibre des écosystèmes. Sur Terre, les forêts sont les milieux naturels abritant le plus de biodiversité : leur destruction entraîne à l’heure actuelle plus de 25 000 disparitions d’espèces par an. Même si la forêt n’est pas détruite, la fragmentation apportée par les modifications humaines entraîne des altérations sur la biodiversité. Les sols sont également touchés ; la disparition de l’humus et des racines accélère l’érosion et favorise les glissements de terrain.
Tout le cycle de l’eau est chamboulé par le phénomène de déforestation; sans forêt, l’évapotranspiration ne peut plus se faire, c’est-à-dire que l’eau ne se transfère plus vers l’atmosphère, tant au niveau de l’évaporation, de la transpiration des plantes, que de la captation des précipitations. La pluviométrie s’en trouve affectée, ainsi que le niveau d’humidité global des écosystèmes, particulièrement important dans les forêts tropicales humides, réservoirs extraordinairement riches en biodiversité. La déforestation a donc un effet direct sur le niveau et la fréquence des précipitations ; on estime que la baisse pourrait atteindre 20% en Amazonie d’ici 2050. Cette modification dans les pluies a aussi tendance à augmenter les risques d’incendie.
Autres conséquences
Les effets de la déforestation ne sont pas qu’écologiques, mais également humains et financiers. Au Brésil, près d’une centaine de tribusautochtones, et avec elles leurs cultures spécifiques ont disparu au XXe siècle ; économiquement, l’épuisement des ressources naturelles implique un déclin de productivité, et non une hausse du niveau de vie comme la conversion de surfaces forestières en parcelles agricoles aurait pu le laisser prévoir. La déforestation a également favorisé l’émergence de nouvelles maladies infectieuses, et accéléré la propagation du paludisme, notamment en Amazonie.