Les problèmes écologiques de la culture de l’avocat
L’avocat est une grosse baie à graine unique, comportant une part d’huile de 3 à 30% de sa composition ; il pousse sur l’avocatier, un arbre provenant des forêts tropicales humides d’Amérique Centrale. Il est désormais cultivé dans de nombreux pays, notamment en Europe où il fut introduit au XVIème siècle, même si le Mexique reste le premier producteur mondial. Fragile, sensible au vent et au gel, l’avocatier s’épanouit sur des sols sableux et argileux mais peut, selon les variétés, résister à de grandes amplitudes thermiques : certaines poussent jusqu’à -10°C, d’autres s’accommodent de 40°C. 95% de la production mondiale est fournie par la variété Hass, aux fruits robustes et savoureux.
La consommation mondiale d’avocat ne cesse d’augmenter : ce fruit est en effet considéré comme un « superaliment » et préconisé dans la plupart des régimes alimentaires et modes de vie sains. Naturellement riche en magnésium, fer, zinc et phosphore, il contient aussi des vitamines B2, B5, B6 et E ; ses acides gras insaturés protègent le système cardiovasculaire et sa riche teneur en fibres améliore la digestion. L’avocat contient en outre du potassium, important pour l’équilibre nerveux et musculaire, du cuivre, pour renforcer le système immunitaire, et de la vitamineB9, connue pour réduire la sensation de fatigue. Tous ces atouts font de l’avocat un fruit de plus en plus prisé sur le marché mondial, ce qui contribue à accélérer sa production.
Problèmes écologiques de la culture de l'avocat
Sa culture n’est cependant pas sans poser de problèmes pour son environnement. L’avocat est un fruit très gourmand en eau ; il n’en faut pas moins de mille litres pour produire un kilo d’avocats. Bien que ce fruit s’épanouisse dans des régions humides, la forte demande internationale pousse les producteurs à s’installer dans des régions semi-arides, par manque de place. L’irrigation doit donc être plus soutenue dans ces zones, ce qui pose des problèmes de gaspillage de ressources. En effet, un quart de la population mondiale se trouve actuellement en situation de stress hydrique ; des pays d’Amérique du Sud comme le Chili sont menacés par l’assèchement de leurs rivières, tandis qu’en Israël, les producteurs désalinisent l’eau de mer pour couvrir leurs besoins, mais cette méthode exige l’emploi d’hydrocarbures rejetant des gaz à effet de serre.
Déforestation
La culture de l’avocat pose également des problèmes de déforestation. La demande croissante pousse les producteurs à augmenter régulièrement leurs surfaces d’exploitation, souvent illégalement. Au Mexique, par exemple, des centaines de milliers d’hectares de forêts sont rasés chaque année, dont certaines sont endémiques ; les champs d’avocatiers ont quadruplé en trente ans. La loi autorisant la plantation d’avocatiers sur des zones forestières détruites par le feu, on assiste à une multiplication d’incendies, dont la plupart sont intentionnels. La déforestation induite par la culture de l’avocat a de nombreuses conséquences néfastes : la flore est purement et simplement détruite, tandis que la faune voit son habitat naturel dévasté et risque de ne pas lui survivre longtemps. De plus, la disparition de grandes étendues forestières réduit les capacités d’absorption du carbone, augmentant l’effet de serre.