Ces cultures qui entraînent le plus la déforestation
Qu’est-ce que la déforestation ?
La déforestation désigne la régression durable de surfaces forestières : elle n’inclut pas les zones où la forêt repousse éventuellement, après un incendie, une coupe ou une attaque parasitaire. Cette régression peut être d’origine naturelle ou anthropique ; ce n’est pas un phénomène nouveau, mais c’est son accélération et son ampleur qui posent aujourd’hui question. Ainsi, le XXe siècle a vu la moitié des forêts planétaires détruite ; actuellement, la déforestation concerne surtout les forêts tropicales. Environ 10% des émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique seraient liées à la déforestation.
Quelles en sont les causes ?
Les causes de déforestation sont nombreuses, mais elles ont un point commun : les plus importantes et néfastes sont anthropiques. La principale cause de déforestation est la conversion de zones forestières en surfaces à d’autres usages. Ainsi, le développement de l’agriculture et de l’élevage fait des ravages sur les zones boisées. La demande croissante de viande, par exemple, a augmenté les pressions sur les éleveurs, qui ont été contraints d’augmenter leurs surfaces d’élevage en grignotant sur la forêt : en cause, l’urbanisation grandissante et l’augmentation du niveau de vie de ses habitants. Afin de nourrir ces animaux, d’autres parcelles ont dû être dégagées afin de cultiver des céréales. Depuis trente ans, ce sont ainsi 70% des surfaces déboisées qui l’ont été pour être converties en zones agricoles.
Outre l’agriculture, l’artificialisation des surfaces forestières est également en cause. En effet, de grandes parcelles ont été rasées afin d’exploiter des mines et de construire routes, canaux et barrages ; ces infrastructures perturbent la biodiversité en détruisant les habitats naturels de la faune et de la flore. Les méthodes utilisées afin de gagner du terrain sur la forêt sont également discutables, notamment la technique de culture sur brûlis, qui consiste à allumer des feux de brousse pour se débarrasser rapidement de la végétation afin de créer une surface cultivable fertile. Pourtant, cette méthode empêche la régénération des plantes, érode les sols, et présente un risque majeur pour les populations environnantes.
Les cultures les plus redoutables
Certaines cultures sont plus destructrices que d’autres. Le soja, par exemple, une plante comestible par l’homme et très utilisée dans la fabrication de biocarburants ainsi que de tourteaux à destination du bétail, a nécessité la conversion de près de 16% de la forêt amazonienne pour sa culture ; or cette culture rentable, intensive et souvent sous forme de monoculture, épuise les sols tout en étant très gourmande en eau. Son empreinte carbone est également élevée, presque comparable à celle de la volaille.
La culture du palmier à huile n’est pas non plus sans conséquences pour l’environnement. En Asie du Sud-Est, on estime que ce palmier est responsable de 45% de la déforestation. La technique du brûlis est très employée pour gagner du terrain ; le rendement élevé de cette culture l’a en effet rapidement propagée. Enfin, la culture de l’avocat n’est pas en reste : considéré comme un superaliment, l’avocat n’a cessé de voir sa demande mondiale croître, augmentant ainsi les pressions sur les exploitants agricoles. Les cultures se sont même développées dans les zones semi-arides ; or, l’avocat nécessitant une forte irrigation, les cours d’eaux environnants se retrouvent menacés d’épuisement.