Le rôle des forêts
L’encyclopédie Larousse définit la forêt de la manière suivante :
« Grande étendue de terrain couverte d’arbres ; ensemble des grands arbres qui occupent, qui couvrent cette étendue. »
La forêt est la manifestation physique par excellence de la richesse du monde vivant, et ne se résume pas aux seuls arbres qui la composent. C’est une constellation d’individus, végétaux et animaux, vivant en interaction les uns avec les autres et formant un écosystème à part entière. Elle est absolument nécessaire à l’équilibre de la vie sur Terre, par les grandes fonctions qu’elle remplit, que ce soit au plan économique, écologique, ou social, et constitue à ce titre un patrimoine précieux.
Par son action sur le cycle de l’eau, elle joue un rôle majeur dans la régulation du climat à l’échelle mondiale, notamment sur la répartition géographique et l’intensité des précipitations. Elle améliore la qualité de l’eau et de l’air, prévient l’érosion des sols, fournit un habitat à des millions d’individus, nourrit l’Homme, le fournit, le soigne.
La forêt soutient la biodiversité
Les forêts constituent les gènes de la biodiversité. Elles regroupent environ 80% des espèces terrestres, végétales et animales confondues, constituant ainsi une diversité de formes de vie inégalée. En France par exemple, les forêts accueillent un tiers de toutes les espèces nationales pour une superficie d’environ 30% de la surface de l’Hexagone.
La forêt est accueillante pour les conditions et la qualité de vie qu’elle peut offrir à ses occupants, quel que soit son type : tropicale, boréale, méditerranéenne ou tempérée. Structurée en étages du sol à la canopée, elle propose une multitude d’habitats différents, où toute sorte d’espèces peuvent s’installer :
- La strate muscinale (le sol), accueille les racines et les mycorhizes des champignons,
- La strate herbacée (la surface), les mousses, les plantes et les herbes, La strate arbustive est composée des buissons,
- La strate arborescente constitue la canopée, le dernier étage de la forêt, par le feuillage des arbres. Celle-ci est si riche qu’elle constitue un écosystème à elle-seule.
La diversité qu’on trouve dans les espèces végétales est transposables aux animaux.
Chaque espèce trouve son compte dans l’une ou l’autre des strates, reconstituant à terme une chaine alimentaire complète au sein même de l’environnement de la forêt. Si l’ensemble de ces individus interagit de manière naturelle et autonome, l’équilibre n’en reste pas moins fragile, et un bouleversement trop important est susceptible de le rompre, entrainant une réaction en série dont l’impact peut être dramatique sur la biodiversité mondiale.
La forêt est une source d’eau douce
La forêt n’est pas une source d’eau à proprement parler, dans le sens où la quantité d’eau disponible sur Terre est la même depuis toujours, et que la forêt n’a par conséquent pas de capacité à produire de l’eau. Ce qu’il est important de relever ici, c’est le caractère filtrant de la forêt et sa condition de carrefour incontournable. On parle pour cela de bassins versants.
Un bassin versant est une portion de territoire délimitée par des lignes de crête dans laquelle l’ensemble des eaux convergent vers un même point de sortie, appelé exutoire.
Frayant son chemin, l’eau traverse des éléments et se charge en particules de toutes sortes. À cet effet, les forêts sont des composants très importants. Leur couvert végétal limite le dessèchement et l’évaporation sous l’effet du rayonnement solaire. Leurs strates, feuillages et systèmes racinaires agissent comme des éléments filtrants purifiant l’eau de ses impuretés en même temps que la rechargeant en minéraux et sédiments.
La forêt régule également le cycle naturel de l’évaporation de l’eau et de la condensation, donc des précipitations. Elle absorbe par ailleurs des quantités d’eau de ruissellement considérables, réapprovisionnant ainsi les nappes phréatiques.
La forêt régule le réchauffement climatique
Les forêts jouent un rôle important dans la purification de l’air atmosphérique. Pendant la journée, les arbres et les plantes absorbent le dioxyde de carbone pour la photosynthèse et émettent de l’oxygène. En tant que tels, ils contribuent à la purification de l’air que nous respirons. Les forêts servent ainsi d’outil essentiel pour réduire la quantité de dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre dans l’environnement qui sont responsables du réchauffement climatique.
Les arbres et les plantes composant la forêt contribue par ailleurs à la régulation des températures atmosphériques, par le phénomène d’évapotranspiration, ou transpiration végétale : l’eau puisée par les racines est rejetée par les feuilles sous forme de vapeur d’eau, permettant aux feuilles de maintenir une température acceptable. Couplé à une circulation d’air suffisante, ce phénomène participe du rafraichissement environnant.
L’exemple des grandes villes permet de mieux comprendre ce phénomène : la végétalisation joue un rôle majeur dans la lutte contre les îlots de chaleurs urbains, dus à l’emmagasinement de chaleur par les matériaux minéraux qui composent la ville. Végétaliser la ville peut permettre d’abaisser ces pics de chaleur, et donc à terme de contribuer doublement à la lutte contre le réchauffement climatique, puisque ces appareillages rejettent de l’air chaud.
La forêt fertilise le sol
La fertilisation consiste à apporter à un milieu de culture tel que le sol, les éléments minéraux nécessaires à la nutrition et au développement d’une plante. En effet, celles-ci utilisent pour se développer de l’eau, de la lumière, du carbone, de l’oxygène et des nutritifs minéraux. Une partie de ces éléments est directement apportée par le sol.
Dans le cas d’une forêt, ils ont un trajet cyclique : s’ils sont prélevés par la plante lors de sa croissance, ils sont ensuite restitués lorsque celle-ci se meurt et se décompose. Il n’y a donc pas de perte. Par contre, lorsqu’une plante ou un arbre est cultivé à des fins de récolte ou d’abattage, la majorité des éléments censés retourner à la terre n’y arrive jamais. L’apport nutritif naturel n’opère donc plus, et les sols perdent en fertilité. Les éléments manquants pour les cultures suivantes doivent donc être apportés de manière artificielle.
La forêt joue naturellement ce rôle de fertilisant, à condition de lui laisser le temps et la possibilité de se régénérer. On constate aujourd’hui que la manière dont l’Homme a progressivement rayé de la carte les forêts au profit de ses cultures a contribué à une dé-fertilisation progressive des sols, laquelle a influé sur l’utilisation toujours plus importante de produits visant à la compenser, dont les conséquences sur l’environnement sont catastrophiques, pour les forêts en premier lieu.